Le premier ministre François Legault doit ainsi rebrasser les cartes et précipiter un remaniement ministériel que l’on attendait seulement à la fin de l’année ou au début de 2025.
La nouvelle tombe alors que les députés caquistes se réunissent en caucus mercredi et jeudi à Rimouski afin de préparer la session parlementaire. Le premier ministre a deux activités sur place ce mercredi après-midi ; des rencontres avec le maire Guy Caron et la doublée médaillée olympique Maude Charron.
Depuis des mois, Pierre Fitzgibbon refusait de s’engager à terminer son mandat. Il entretenait le flou sur le moment de son départ de la vie politique. L’homme de 69 ans disait la semaine dernière qu’il prépare sa succession, car « on ne rajeunit pas » et « il faut laisser la place à la relève ». François Legault était forcé régulièrement de répondre aux questions au sujet de l’avenir de son superministre. Le sujet prenait de plus en plus de place dans l’espace public.
Pierre Fitzgibbon a confirmé son départ à quelques personnes mardi. Il quitte la vie politique alors que son projet de loi sur l’énergie doit faire l’objet d’une consultation publique en commission parlementaire à compter de la semaine prochaine.
Pierre Fitzgibbon est un proche de François Legault. En plus d’être deux anciens hommes d’affaires indépendants de fortune, ce sont deux comptables qui ont étudié ensemble à HEC Montréal (promotion 1978).
M. Legault l’avait approché pour être candidat en 2012, mais M. Fitzgibbon avait refusé et avait suggéré le nom d’un proche, Christian Dubé – maintenant ministre de la Santé.
« Fitz », comme on le surnomme, a fait le saut en politique en 2018, en se présentant dans Terrebonne. Une élection partielle devra y être déclenchée d’ici six mois, au moment où le Parti québécois est en tête dans les intentions de vote. Le site de projections électorales Qc125 parle de cette circonscription comme d’un gain « probable » pour la formation de Paul St-Pierre Plamondon.
Dès son arrivée au pouvoir, François Legault a nommé Pierre Fitzgibbon ministre de l’Économie. Il s’est décrit lui-même comme une « bibitte » en politique ; c’est un électron libre avec tout un franc-parler. Il a notamment réformé Investissement Québec, provoquant une controverse avec la nomination de son ami Guy Leblanc comme patron.
Pierre Fitzgibbon a eu des accrochages avec la commissaire à l’éthique de l’Assemblée nationale. Il avait dû démissionner en 2021 après un quatrième rapport embarrassant. Il avait retrouvé son poste au retour des vacances d’été ; le purgatoire avait duré trois mois.
Pour son deuxième mandat comme premier ministre, François Legault avait décidé de donner encore plus de pouvoir à Pierre Fitzgibbon en lui confiant l’Économie et l’Énergie. Deux dossiers majeurs ont retenu l’attention : le développement de la filière batterie – avec le pari Northvolt, un projet qui aura jusqu’à 18 mois de retard finalement – et le lancement d’un plan pour doubler la capacité de production d’Hydro-Québec.
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