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L’agroalimentaire investit une ancienne usine de Cascades

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« La phase 1 compte 56 000 pieds carrés », détaille Jean-Philip Provencher, directeur général du District Lupel. Il y a présentement cinq locataires dans ce vaste espace, et quatre nouveaux se joindront au groupe initial à l’automne.

Tous ont en commun de travailler autour de l’alimentation, mais on ne peut pas tout à fait qualifier l’endroit d’incubateur : parmi les premiers locataires du District, on retrouve des acteurs établis comme Café Morgane ou les Mayonnaises Poirier.

« Un des avantages du Lupel, c’est que beaucoup d’entrepreneurs ont des projets dans leur poche arrière », explique Alain Rivard, copropriétaire du Temps d’une pinte, une microbrasserie de Trois-Rivières qui fait aussi de la torréfaction de café.

C’est cette partie, Le Torré, qui s’est installée au District Lupel, dans un ancien laboratoire de Cascades.

« On voulait doubler nos ventes de café, précise Alain Rivard. Elles représentent 5 % du Temps d’une pinte, on voulait les amener à 10 %. Donc, on n’est pas en train de faire la révolution de notre chiffre d’affaires, mais ça nous permettait de le faire dans un lieu accueillant, pas trop cher et qui correspond à nos besoins, plutôt que de reprendre une vieille friche industrielle et de la transformer nous-mêmes. »

Les brasseurs-torréfacteurs trifluviens songent maintenant à aussi amener leur entrepôt de bières sur place.

Potentiel de développement

Car de l’espace, il y en a. Beaucoup.

Le complexe a été construit en 1917, en bordure du fleuve.

En 2019, Cascades – propriétaire depuis 1986 – a fermé son usine Lupel, qui faisait alors des endos de feutre pour couvre-plancher. C’est le Groupe Inspire, établi à Terrebonne, qui l’a rachetée trois ans plus tard pour 6,6 millions de dollars.

Notre mission est de créer des communautés durables. Bien évidemment, le bâtiment le plus vert, c’est celui que l’on ne construit pas.

 Sébastien Gariépy, président du Groupe Inspire

Sébastien Gariépy indique avoir été charmé par le caractère patrimonial du bâtiment. Restait à voir ce qu’il allait devenir. « Nous sommes allés voir le département économique de la Ville », explique-t-il. Et c’est d’eux que cette idée de l’agroalimentaire est venue.

Les premiers arrivants ont installé leur matériel l’année dernière. Les choses vont donc très rapidement pour un projet de cette envergure.

La phase 1 du District Lupel est en voie d’être terminée ; la deuxième se trouve dans le bâtiment adjacent. Au total, ces deux premières phases pourraient attirer une trentaine d’entreprises – ou moins, voire beaucoup moins si un locataire avait besoin de très grands espaces.

Des fermes urbaines, par exemple, pourraient profiter de la hauteur des plafonds pour y faire leur agriculture intérieure. L’avantage des premiers occupants, explique Jean-Philip Provencher, est que l’espace est aménagé selon leurs besoins.

Café Morgane y a installé des cuisines de production qui lui permettent… de cuisiner davantage !

« Cuisiner est dans notre mission », explique Michel Dagenais, propriétaire de Café Morgane, qui précise que c’est le meilleur moyen de se distinguer d’un géant comme Starbucks.

Déjà, le granola qui va avec les yogourts est désormais fait par les cuisiniers de Morgane, au District Lupel. Idem pour les soupes qui y mijotaient au moment de notre visite.

« J’ai vu le potentiel de collaboration et de fraternité, précise aussi Michel Dagenais. C’est un beau milieu de travail. »

Côtoyer des voisins qui travaillent dans le même domaine permet des échanges d’idées et favorise l’économie circulaire.

Les cuisines de Café Morgane utilisent les Mayonnaises Poirier pour leurs sandwichs. La Rhumerie Grands Charbons, elle, utilise du café de Morgane.

L’endroit fonctionne donc comme d’autres pôles alimentaires ou incubateurs d’entreprises qui ont l’agriculture et l’alimentaire comme mission. On pense à la Centrale agricole de Montréal, mais dans un lieu de tous les possibles. À terme, le plan du District Lupel est de créer un marché public et des lieux où les locaux, et les touristes, aimeront flâner.

Référence : https://www.lapresse.ca/affaires/2024-09-30/district-lupel-a-trois-rivieres/l-agroalimentaire-investit-une-ancienne-usine-de-cascades.php

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