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Démarrage d’une première usine de compostage

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Le centre de compostage de Saint-Laurent pourra traiter 50 000 tonnes de restes alimentaires et de résidus verts chaque année, sans émanations d’odeurs, pour en faire du compost utilisable en agriculture.

« On va enfin traiter notre compost chez nous, dans la région montréalaise », a souligné la mairesse de Montréal, Valérie Plante, lundi, en conférence de presse dans les nouvelles installations. « Un trognon de pomme devait parcourir auparavant jusqu’à 188 kilomètres pour être traité, alors qu’avec le centre qu’on inaugure aujourd’hui, la distance maximale sera de six kilomètres. »

En effet, avant l’ouverture de la nouvelle usine, une bonne partie des matières organiques montréalaises devaient être envoyées en Ontario ou à Joliette, dans Lanaudière, pour être compostées, entraînant des coûts pour la Ville et des émissions de gaz à effet de serre.

Pas d’odeurs

Le centre de traitement des matières organiques de Saint-Laurent dessert les arrondissements et les villes liées de l’Ouest de l’île. Les citoyens des quartiers de l’Est devront encore attendre avant de voir leurs déchets compostables traités localement, dans l’usine de biométhanisation de Montréal-Est, qui devrait être prête dans quelques mois.

Aucune odeur nauséabonde n’est perceptible autour de la nouvelle usine, qui a commencé à recevoir des matières compostables graduellement depuis quelques mois. Elle a été conçue pour garder les émanations à l’intérieur ; les camions qui y entrent doivent par exemple passer par un sas, et les déchets circulent dans un biofiltre, où des bactéries s’attaquent aux « composés odorants », explique Maxime Roberge, ingénieur au service l’environnement de la Ville de Montréal, lors d’une visite des installations.

À bas les sacs de plastique

Les matières sont d’abord broyées avant d’être tamisées. C’est dans le broyeur que sont retirés les morceaux non compostables, comme le métal, le verre, le gravier et le plastique.

D’ailleurs, même s’ils sont identifiés comme étant compostables, les sacs de plastique ne sont pas les bienvenus au centre de traitement.

Ils sont traités comme des contaminants et sont retirés par la machine, qui ne peut faire la distinction entre les plastiques compostables et ceux qui ne le sont pas, indique l’ingénieur Alexis Caron-Dionne, chef de section au service de l’environnement. « Le mieux est d’utiliser des sacs en papier ou de mettre les matières en vrac dans le bac, » dit-il.

Après avoir été préparé, le compost passe trois semaines dans un tunnel de compostage actif où l’aération, l’humidité et la température sont contrôlées, et où il est ensuite brassé. Viennent par la suite quatre semaines de maturation et deux semaines d’entreposage, avant qu’il puisse être utilisé pour l’horticulture et l’agriculture.

Loin de l’objectif

Actuellement, 90 % des logements à Montréal bénéficient de la collecte des matières organiques, qui a été déployée récemment dans les immeubles de neuf logements et plus. Mais parmi ceux qui y ont accès, seulement 35 % utilisent leur bac brun, une proportion que la Ville veut voir augmenter à 60 % d’ici un an.

Un objectif ambitieux, reconnaît la responsable de l’environnement au comité exécutif, Marie-Andrée Mauger. « C’est important de savoir que la participation au compostage est obligatoire pour ceux qui y ont accès, ce n’est pas facultatif », précise Mme Mauger, qui refuse cependant de dire si la Ville songe à distribuer des amendes aux récalcitrants — elles peuvent atteindre 2000 $ pour une première infraction et 4000 $ en cas de récidive.

Mais puisque la moitié des déchets actuellement envoyés aux sites d’enfouissement pourraient être compostés, et que les dépotoirs débordent, « la population n’a pas le choix de s’y mettre », souligne-t-elle.

Retards et dépassements de coûts

La construction des deux installations de compostage, celle de Saint-Laurent et celle de Montréal-Est, a accusé d’importants retards. Les chantiers ont notamment été paralysés plusieurs mois par des conflits commerciaux entre la Ville, l’entreprise Veolia, responsable de la construction et de l’exploitation des usines, et l’entrepreneur EBC.

Pour dénouer l’impasse, la Ville de Montréal a accepté en 2023 d’accorder 40 millions de plus à Veolia pour les deux projets, et de retirer les pénalités de 5,4 millions en raison des retards.

Avant que le contrat soit octroyé pour l’usine de Saint-Laurent, en février 2019, l’administration évaluait son coût à 115 millions et son ouverture était prévue pour 2021. Le centre de compostage a finalement coûté 169 millions.

La facture totale pour l’usine de biométhanisation de Montréal-Est atteindra aussi 169 millions, alors que la Ville l’avait estimée à moins de 100 millions avant d’accorder le contrat, en 2019. On prévoyait son ouverture en 2022.

En 2021, la vérificatrice générale de Montréal évoquait un « constat global de dépassement de coûts et de non-respect du calendrier » dans ce dossier, blâmant le manque de rigueur de l’administration Plante.

Référence : https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2024-10-21/demarrage-d-une-premiere-usine-de-compostage.php

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